Intel veut supprimer 80% de ses effectifs en France

Alors que son plan de restructuration ne prévoit de réduire que 11% de ses effectifs globaux (soit 12000 emplois), la France est laminée par le projet d'Intel.

Le fabricant de semi-conducteurs qui a toujours été très présent en France veut y réduire ses effectifs de 80%.

Cela montre que l'attractivité de la France diminue et c'est grave car Intel est une société très dynamique qui a toujours beaucoup investi sur le marché français. Intel prévoit de supprimer 750 emplois sur 940 et encore plus grave de fermer 5 sites de R&D sur 7 soit 95% des emplois!

« Outre le fait que nous contestons la stratégie présentée par Intel et le projet proposé, nous sommes très inquiets de l’impact que pourrait avoir la fermeture des sites de R&D d’Intel sur la compétitivité de la France. C’est bien tout un écosystème économique et industriel de pointe qui serait touché par ces fermetures. Nous n’avons pas le droit de laisser faire Intel » déclare Arnaud Lenoir, Secrétaire du CE d’Intel Corporation SAS. « Il est de notre devoir de défendre la qualité de la recherche française et sa compétitivité incomparable – avec un coût horaire de l’ingénieur qui n’a rien à envier à celui de la Chine ! - pour éviter la disparition de savoir-faire clés. Ce plan de restructuration va bien au-delà d’un plan de licenciement habituel. Notre volonté est de démontrer le danger de la situation dans une démarche citoyenne. Intel doit revoir sa copie et maintenir les emplois parce que les compétences des sites de R&D de Intel en France sont stratégiques pour le maintien du leadership et de la performance en innovation de l’entreprise au niveau international. La R&D d’Intel en France est critique pour la performance de l’entreprise. Bon nombre de nos ingénieurs travaillent aux innovations qui sont au cœur de la stratégie future de l’entreprise. » déclare Mustapha Aqachmar, élu du CE d’Intel Mobile Communications France et délégué syndical CFE CGC.

Le constructeur américain prend peut-être acte de la perte d'influence de la France sur le marché mondial high-tech comme le montre le cas d'Alcatel qui a été revendu à Nokia (Alcatel était l'un des rares leaders mondiaux français sur le marché stratégique des technologies de l'information).

Le PDG d'Intel a déclaré que la société souhaitait désormais se positionner sur les marchés en grande croissance comme les centres de données et l'Internet des objets. Ces segments de marché auraient généré 2,2 milliards de dollars de revenus l'an passé, soit 40% des revenus du groupe et la majorité des profits opérationnels. La France accueille pourtant OVH, l'un des leaders mondiaux de l'hébergement.