Le Département de la justice américain ainsi que 15 Etats et le District de Columbia ont lancé une enquête antitrust contre Apple...
L'action en justice des Etats-Unis contre Apple se base sur le fait qu'Apple aurait abusé de sa position sur le marché au détriment des consommateurs et des développeurs d'applications. Selon le DOJ, Apple « a pendant longtemps misé sur des restrictions contractuelles plutôt que sur la concurrence pour fortifier son pouvoir monopolistique. « Les consommateurs ne devraient pas avoir à payer plus parce que les sociétés violent des lois antitrust. Se cela reste inchangé APple pourrait continuer à renforcer sa position monopolistique sur le marché des smartphones »a déclaré l'Attorney général Merrick Garland.
Le DOJ a identifié cinq domaines dans lesquels Apple supprime selon lui la concurrence à son profit notamment sur l'Apple Store
- la restriction des super apps comme WeChat : « Apple a perturbé la croissance des applications dotées de fonctionnalités étendues qui permettraient aux consommateurs de basculer plus facilement entre les plates-formes de smartphones concurrentes »,
- la restriction des applications de jeux qui utilisent le cloud et qui permettent aux joueurs d'utiliser de vieux smartphones.
Le DOJ estime aussi qu'Apple empêche l'interopérabilité des messages textuels « délibérement, en dégradant la qualité, la confidentialité et la sécurité des utilisateurs ». « Apple a rendu la qualité de la messagerie multiplateforme pire, moins innovante et moins sécurisée pour les utilisateurs, de sorte que ses clients doivent continuer à acheter des iPhones »
La plainte indique aussi qu'Apple bloque l'interopérabilité des portefeuilles digitaux « en empêchant les applications tierces d'offrir la fonctionnalité Tap-to-Pay, empêchant ainsi la création de portefeuilles numériques tiers multiplateformes » ou pointe le manque d'interopérabilité avec les montres intelligentes tierces : « Apple a limité les fonctionnalités des montres intelligentes tierces afin que les utilisateurs qui achètent l'Apple Watch soient confrontés à des frais substantiels s'ils ne continuent pas à acheter des iPhones ».
La plainte allègue également « que le comportement d’Apple s’étend au-delà de ces exemples, affectant les navigateurs Web, la communication vidéo, les abonnements aux actualités, les divertissements, les services automobiles, la publicité, les services de localisation, etc. Apple a tout intérêt à étendre et à élargir sa ligne de conduite pour acquérir et conserver le pouvoir sur les appareils et technologies de nouvelle génération » note le DOJ.
La plainte estime qu'Apple détient 65% du marché des smartphones américain.
Apple a critiqué cette action en justice dans un communiqué : « nous estimons que cette action en justice n'est pas vraie sur les fautes et la loi et nous nous défendrons vigoureusement. En cas de succès, cela entraverait notre capacité à créer le type de technologie que les gens attendent d’Apple, où le matériel, les logiciels et les services se croisent. Cela créerait également un dangereux précédent, en permettant au gouvernement de prendre position dans la conception de la technologie pour le peuple ».
L'action fait suite à plusieurs années d'enquête.