L'ARCEP estime que les terminaux n'offrent à l'utilisateur qu'un accès limité à l'Internet du fait des nombreuses limitations. On pourrait ajouter que l'espionnage généralisé des Etats via les smartphones pourrait nous faire entrer dans le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley si des législations plus strictes n'encadrent pas les dispositifs d'écoute sur ces appareils...
L'Arcep souhaite interpeller les autorités publiques alors qu'elle estime que les terminaux n'offrent plus à l'utilisateur qu'un accès limité à l'Internet.
« Alors que l'accès à internet se fait désormais principalement par le biais d'un smartphone, vendu avec son logiciel d'exploitation et son magasin d'applications, la liberté de choix de l'utilisateur se trouve peu à peu réduite, par des limitations imposées par ces équipements. Certaines de ces limitations peuvent se justifier pour des raisons d'ergonomie, de sécurité ou d'innovation. D'autres restreignent artificiellement l'accès à internet et à son foisonnement. L'évolution vers des terminaux toujours plus intelligents - assistants vocaux à la maison, ordinateur de bord dans la voiture, objets connectés - laisse entrevoir un risque de limitation toujours plus grand, dans ces environnements parfois non compatibles entre eux. Mais d'ores et déjà les problèmes posés par l'économie des smartphones sont de taille et méritent de trouver des solutions appropriées. En témoignent aussi les contraintes et les freins que font peser ces environnements sur les développeurs de contenus et d'applications » estime l'Arcep.
L'autorité de régulation des télécoms a émis 5 pistes d'amélioration pour les smartphones:
1. Clarifier le champ de l'internet ouvert en posant un principe de liberté de choix des contenus et applications quel que soit le terminal
2. Réguler " par la data ", et rendre l'information transparente et comparable pour les utilisateurs, particuliers et professionnels
3. Veiller à la fluidité des marchés, et la liberté de passer d'un environnement à l'autre
4. Lever certaines restrictions imposées artificiellement par les acteurs-clefs des terminaux aux utilisateurs et aux développeurs de contenus et services
5. Intervenir rapidement grâce à une procédure agile permettant d'accompagner les entreprises, notamment les PME et les startups faisant face à des pratiques discutables
L'Arcep entend apporter sa pierre à l'édifice en proposant des pistes d'action pragmatiques et à impact rapide, qu'elle préconise de mettre en œuvre dès maintenant à l'échelle nationale, avec l'ambition de stimuler des démarches européennes. Elle participe aussi aux travaux du Berec (organe des régulateurs européens), qui va publier dans les prochaines semaines un rapport sur le rôle des contenus et des terminaux sur le fonctionnement du marché des télécoms.
Identifié en janvier 2016 parmi les 12 chantiers prioritaires de l'Arcep dans le cadre de sa revue stratégique, le cas des terminaux a fait l'objet d'un cycle de réflexion, mené par une équipe dédiée.
Ce débat a lieu alors que le Règlement européen sur l'internet ouvert de 2015 consacre le principe de l'ouverture d'internet et confie à l'Arcep et ses homologues européennes la mission de veiller à la neutralité du net. Comme le prévoit le Règlement, la vigilance est de mise sur la portion des réseaux contrôlés par les fournisseurs d'accès à internet.
Les smartphones : un nid d'espions ?
Un autre problème se pose au niveau des smartphones celui de l'espionnage. Les pays européens qui étaient de grands fabricants de smartphones (Nokia, Ericsson, Matra, Alcatal, Sagem) ont totalement laissé tomber ce marché sans s'inquiéter d'éventuels problèmes d'espionnage.
Les smartphones permettent aujourd'hui d''espionner tous les faits et gestes d'une personne sans que l'on s'en soucie. Ils sont équipés de caméras qui peuvent être mises en service à distance, de micros, de GPS, et de diverses sondes qui permettent même réseau éteint de suivre un utilisateur à la trace. Sans parler de la possibilité d'espionner les emails d'une entreprise dans le cadre de la guerre économique.
Les américains s'inquiètent de la croissance des fabricants chinois, sans doute plus par soucis économique. Certains opérateurs américains ont décidé de limiter les ventes de sociétés comme Huawei et ZTE en opposition aux règles du libre échange. Le congrès américain voudrait même interdire la vente d'équipement réseau chinois aux Etats-Unis.
Les européens bizarrement sont très naïfs à ce sujet et n'ont jamais demandé de garanties que ce soit vis à vis des smartphones américains (certaines backdoors ayant été trouvées par le passé) ou d'autres nationalités.
A quand des lois pour encadrer plus sévèrement l'espionnage sur les smartphones ?
La Démocratie ne survivra que si la vie privée des internautes est sacralisée. La confiance dans le monde digital se jouera aussi au niveau des smartphones et peu importe leur nationalité. C'est tout l'intérêt des fabricants de smartphones de garantir le respect de la vie privée afin que les utilisateurs aient moins de doute à l'avenir...
Voir le rapport sur les terminaux point faible de l'Internet.