Après avoir fait renaître le marché des assistants personnels, le positionnement par satellite GPS pourrait bien devenir la future « killer application » de la téléphonie mobile. Certains comme Oren Nissim, le président de l’éditeur israélien Telmap, spécialiste des solutions de navigation pour les téléphones mobiles, parient même que cette application pourrait devenir la nouvelle vache à lait des opérateurs mobiles à l’image des SMS. Le cabinet d’analyse, Canalys, estime ainsi qu’ il devrait se vendre plus de 24,8 millions de téléphones mobiles GPS en 2010 contre 1,56 million en 2005. Mais la route est encore longue car l’année dernière, il s’est vendu 1,56 million de téléphones GPS contre 7,54 millions de systèmes GPS embarqués dans des automobiles et 3,22 millions de PDA dotés de la fonction GPS. Pourtant même si l’on peut sourire à l’idée d’être guidé par l’écran miniature d’un téléphone mobile, cette solution présente des atouts indéniables. « Les données des solutions GPS embarquées vieillissent après un certain temps. Les utilisateurs doivent alors acheter des mises à jour de leur logiciel. Les cartes des radars par exemple ne sont plus viables au bout de quelques mois » remarque Oren Nissim. Pour résoudre ce problème des sociétés comme Telmap proposent d’envoyer les données aux téléphones via le réseau des opérateurs mobiles. Les données géographiques ou touristiques comme les adresses des restaurants, des hôtels sont ainsi actualisées sur un serveur central puis envoyées en streaming vers les téléphones. L’utilisateur est alors certain d’avoir des informations à jour, même s’il devra pour cela attendre environ 2 à 10 secondes avant de voir s’afficher la première carte.
Ces solutions présentent également un autre intérêt pour les grands voyageurs. Un voyageur d’affaire peut avoir accès à des cartes et à des services non pas uniquement de son pays ou de sa zone géographique comme dans les solutions embarquées, mais du monde entier. Telmap En déplacement à Rio, son téléphone pourra automatiquement lui indiquer les meilleurs restaurants de la ville ou les bars à la mode.
Pour l’instant même si le président de Telmap rêve d’un marché de masse, seuls 2% des 1,5 millions de téléphones GPS vendus ont été activés. Car après avoir acheté leurs téléphones, les utilisateurs mobiles doivent alors souscrire au service GPS proposé par leurs opérateurs. Et ils ne le font pas systématiquement. Les opérateurs mobiles japonais sont encore une fois en avance dans l’évangélisation du marché avec environ 80% des téléphones GPS activés dans le monde. Mais d’autres opérateurs s’y intéressent également, notamment les opérateurs alternatifs mobiles qui fondent beaucoup d’espoirs sur ce service. L’opérateur mobile finlandais Saunalahti a signé un accord en novembre dernier avec Telmap pour fournir la première solution de navigation en temps réel en Finlande. De son côté l’opérateur israélien MIRS a conçu sa campagne de communication autour de ce nouveau service.
Mais aujourd’hui l’un des principaux freins à l’essor du marché est le manque de terminaux mobiles GSM/GPRS/3G dotés d’une solution A-GPS intégrée. On compte sur les doigts de la main les terminaux disponibles en Europe comme le HP iPAQ hw 6515, le Motorola A920/925/1000, le Siemens SXG75 ou le Mio A701. Mais les constructeurs devraient faire de nombreuses annonces cette année, d’autant que les grands opérateurs européens commencent à s’y intéresser. « Une fois qu’un opérateur comme Vodafone lancera une solution de navigation en temps réel en Europe, tous les autres suivront » assure Oren Nessim qui dit être en négociation avec plusieurs opérateurs mobiles en France. En attendant, Telmap veut être prêt pour ce grand jour. Alors qu’il ne disposait jusqu’à présent qu’une solution pour les téléphones java, il a lancé en octobre dernier une version de son logiciel de navigation Polaris pour les terminaux blackberry et pour les téléphones Symbian. Il devrait également proposer son logiciel pour les téléphones dotés du système d’exploitation Microsoft en mars prochain.