L'ARCEP avertit Bouygues

 

Bouygues Télécom avait lancé son réseau 3G en catimini. L'opérateur mobile n'avait pas souhaité communiquer sur la disponibilité des services. Cette discrétion était sans doute la conséquence d'un retard de déploiement chez l'opérateur.

 C'est ce que l'ARCEP Constate aujourd’hui. Après maintes requêtes de l'ARCEP, Bouygues Télécom a fini par communiquer ses statistiques. Le 15 mai 2007, Bouygues Télécoma  annoncé à l'ARCEP que son réseau 3G couvrait 12% de la population française alors que ce taux aurait du atteindre 20%. Le 31 mai, l'opérateur a communiqu cependant un taux en progression de 13,5%. 

A sa décharge, Bouygues Télécom justifie ces retards par des causes externes liéeà la fusion des activités 3G de Nortel avec celles-d'Alcatel-Lucent. 

L'opérateur mobile avait choisi les solutions 3G de Nortel et Ericsson pour son réseau. Ainsi 30 sites sont opérationnels dans les zones Nortel contre 500 sites en zone Ericsson.

L'ARCEP constate cependant que la fusion des activités de Nortel avec celles d'Alcatel-Lucent "ne constitue pas un cas de force majeure dispensant l’opérateur Bouygues Télécom de respecter ses obligations de déploiement".

L'ARCEP constate par ailleurs que l'opérateur mobile a uniquement ouvert un service de transmission de données pour ses clients entreprises et que "le réseau ne peut être considéré comme ouvert". 

L'ARCEP met donc en demeure Bouygues Télécom d'ouvrir son réseau:

L'opérateur mobile devra:

- couvrir par son réseau 3G à 2,1 GHz une zone correspondant à 20% de la population où le service en mode « paquets » à un débit bidirectionnel de 144 kbits/s ;

- offrir l’ensemble des services prévus dans son cahier des charges: services de voix, incluant au minimum le service téléphonique au public, l’accès à internet, la transmission de données à 144 kbits/s au minimum, à 384 kbits/s et jusqu'à 2 Mbits/s dans des conditions particulières si la norme le permet, le service de localisation de l'utilisateur, si la norme le permet, le concept d'environnement domestique virtuel (VHE), si la norme le permet, les services de visiophonie, de messagerie multimédia, de lecture audio et vidéo en flux et de multisession.  

L'opérateur devra ouvrir son réseau au plus tard fin novembre 2007.