L'opérateur Inmarsat a dévoilé son téléphone satellite IsatPhone. Il utilise à la fois le réseau satellite BGAN et les réseaux mobiles pour communiquer. Inmarsat a par ailleurs pris une participation dans le capital de son revendeur Stratos.
L’opérateur International de télécommunications spatiales pour mobiles, Inmarsat, a lancé cet été IsatPhone, son téléphone satellitaire compatible GSM dans les zones déjà couvertes par ses satellites de quatrième génération. Fabriqué par Ericsson, initialement pour l’opérateur régional asiatique Aces dans lequel Inmarsat a pris une participation, le terminal IsatPhone fonctionne sur le réseau bidirectionnel large bande BGAN (Broadband Global Aera Network) disponible sur les satellites Inmarsat 4. L’appareil pèse à peine plus de 200 grammes et sa taille est légèrement supérieure à celle d’un gros téléphone GSM mais il est affublé d’une antenne de taille conséquente. Le service téléphonique spatial utilise le protocole IP tandis qu’en mode terrestre, il est compatible avec les réseaux GSM, à l’instar des systèmes Thuraya (sur l’Afrique, l’Europe et l’Asie Moyen Orient) et Globalstar. Le service d’IsatPhone peut aussi être comparé à celui d’iridium bien que ce dernier soit exclusivement satellitaire.
Inmarsat revoie sa politique commerciale
L’organisme basé à Londres révise également sa politique commerciale jusqu’alors exclusivement basée sur le modèle de distribution indirect. Inmarsat apporte en effet son concours financier au fonds canadien Communications Investment Partners (CIP) en passe de racheter Stratos, son principal revendeur, concurrent de Vizada (ex France Télécom Mobile Satellite Communication) et de Telenor Satellite Services, tous deux en phase de rapprochement sous l’égide d’Apax Partners, leur actionnaire. En prenant cette initiative, Inmarsat tente de redistribuer les cartes à la fois sur les télécommunications mobiles terrestres et maritimes mais également aéronautiques, marchés sur lesquels il pourrait être tenté d’intervenir plus directement afin de conserver ses marges érodées par la consolidation accélérée de ses distributeurs. Stratos et Vizada (ce dernier renforcé de Télénor) représente en effet à eux deux plus de 80% des services opérés en bande L ce qui leur donne droit à de substantiels rabais auprès d’Inmarsat, selon les termes des contrats qui échoient en janvier 2009. L’opérateur fournit également la capacité spatiale utilisée par OnAir (filiale de la Sita et d’Airbus) et d’AeroMobile (joint venture entre Arinc et Telenor), les deux seuls acteurs en lice sur le marché de l’aérien depuis le retrait de Connexion by Boeing. Or ce secteur s’apprête lui aussi à vivre quelques bouleversements avec l’annonce en juillet d’une prise de contrôle d’Arinc par le fonds d’investissement The Carlyle Group.